La vallée de la Durdent est un petit fleuve côtier, long de 25 km, qui prend sa source à Héricourt en Caux et se jette dans la Manche à Veulette sur Mer. Cette vallée dense, aux coteaux principalement boisés, est ponctuée par tout un réseau de vallées sèches, 13 au total, dont la plus importante débute à Doudeville et rejoint la Durdent à Grainville-la-Teinturière.
















Le phénomène marquant de cet ensemble paysager réside dans le coteau boisé de la Garenne qui est situé entre Grainville-la-Teinturière et le château de Cany. Cette avancée rocheuse marque une véritable transition dans l’échelle de la vallée et des éléments bâtis et végétaux qui l’investissent.
















La vallée de la Durdent et ses affluents ce sont aussi trois urbanisations d’importance : Cany-Barville, Doudeville et dans une moindre mesure Grainville-la-Teinturière. Cany-Barville et Grainville-la-Teinturière se sont toutes deux implantées dans la vallée de la Durdent, à l’embouchure d’une vallée sèche, afin de profiter de l’espace généré par cette entaille dans le coteau. Ces deux entités fonctionnent comme deux seuils qui ferment la vallée, en gagnant tant sur la vallée sèche que sur le lit de la Durdent. La troisième urbanisation, Doudeville, s’est, elle aussi implantée dans une dépression qui correspond à l’extremité de la vallée sèche qui mène à Grainville-la-Teinturière.

Cette portion de paysage se structure donc en 3 séquences majeures, présentant chacune des caractéristiques paysagères et urbaines propres.

La première séquence correspond à toute la section aval de la Durdent, depuis sa source jusqu’au moment où elle prend de l’ampleur et s’élargit à Grainville-la-Teinturière. Ici la vallée est très intimiste avec un entrelas de haies bocagères, d’alignements de saules tétards, de quelques bosquets en fond de vallée, qui forment autant de chambres qui viennent ponctuer le fond de vallée. Tout ici semble maîtrisé, respectueux du site, même si certaines urbanisations commencent à grignoter le fond de vallée en ne respectant ni le rythme ni les logiques de fonctionnement.
















La seconde séquence nous emmène de Grainville-la-Teinturière à Paluel, le long d’une vallée qui progressivement s’élargit, tout en restant encadrée par des coteaux pour l’essentiel investis de boisements de feuillus. Le paysage change d’aspect, devient moins intimiste, le parcellaire lui aussi s’agrandit à l’image du château de Cany et des jardins attenants.
















Enfin la dernière séquence correspond à l’estuaire de la Durdent. Le fond de vallé s’affranchit de tous les éléments bâtis et naturels au profit d’une vaste prairie ouverte sur la mer. L’embouchure de la Durdent béneficie de la vallée de la Veulette qui a concentré une très grande partie de l’urbanisation de ce front de mer.
















La vallée de la Durdent présente donc un paysage remarquable pour plusieurs raisons. Tout d’abord elle a fait l’objet d’un classement au titre des sites remarquables ce qui a permis de préserver le fond de vallée de tout urbanisation ou ballastière. Les basses eaux, à Grainville la Teinturière sont un autre exemple de classement et d’une gestion en résèrve naturelle. Ensuite c’est une vallée dont la structure paysagère perdure même si nous avons constaté certains développements urbains ou plantations de peupliers qui viennent contredire la logique de la vallée. C’est une vallée ponctuée entre autres de nombreux maraîchages, et de plusieurs zones d’activités avec un patrimoine vernaculaire de grande qualité comme, par exemple, d’anciens moulins à eau. C’est donc une vallée dynamique mais encore préservée qui traverse le pays sur tout son flanc ouest.